Le réacteur Pantone : quand un moteur recycle sa propre chaleur
Et si un moteur pouvait tourner presque sans pollution, tout en consommant moitié moins de carburant ?
C’est l’idée de Paul Pantone, inventeur américain du PMC-GEET, un dispositif ingénieux que des centaines de bricoleurs ont testé sur tracteurs, groupes électrogènes et voitures.
Sous ses airs de bricolage artisanal, ce système repose sur des phénomènes physiques réels : chaleur, dépression et réaction plasma.
Le cœur du système : un mini réacteur dans l’échappement
Oubliez le carburateur : ici, on parle d’un réacteur thermique.
Le montage est simple à comprendre.
Dans la ligne d’échappement du moteur, on installe un tube en acier inoxydable contenant au centre une tige métallique bien droite.
Cette tige, qu’on appelle le réacteur, est traversée par les gaz chauds de sortie du moteur.
En parallèle, un petit circuit amène un mélange de carburant et d’eau vaporisée vers ce tube.
La chaleur intense et la dépression provoquée par le moteur transforment ce mélange en une vapeur réactive.
En traversant le réacteur, les molécules se cassent, se recombinent et se convertissent en un gaz de synthèse riche en hydrogène.
Ce gaz retourne ensuite dans le moteur, où il brûle de façon bien plus propre qu’un carburant classique.
Une micro-raffinerie embarquée
Le réacteur Pantone agit comme une raffinerie miniaturisée.
Il ne brûle pas directement l’essence ou le gasoil : il les reforme avant combustion.
C’est ce qui explique les résultats surprenants observés sur les bancs d’essai :
les moteurs fonctionnent avec jusqu’à 80 % d’eau pour seulement 20 % d’hydrocarbures, et les gaz d’échappement deviennent pratiquement inodores.
Sur le plan physique, il s’agit d’un générateur de plasma auto-induit : la chaleur des gaz, le vide et la géométrie du tube produisent un champ électromagnétique naturel.
Ce plasma, confiné autour de la tige, agit comme un catalyseur.
Aucune alimentation électrique n’est nécessaire : le système s’auto-entretient par les réactions internes.
Les pièces nécessaires
La construction n’exige ni électronique, ni pièces onéreuses.
Un bricoleur averti peut réaliser un prototype avec de la quincaillerie de base :
- Un tube d’échappement en inox, de 25 à 35 mm de diamètre intérieur.
- Une tige pleine en acier inoxydable ou fer doux, centrée dans le tube à l’aide de petites bagues.
- Une chambre de mélange (ou “bulleur”) contenant de l’eau et du carburant.
- Une durite d’admission reliant la sortie du réacteur à l’entrée d’air du moteur.
Le carburateur d’origine peut être remplacé par ce bulleur. Le moteur aspire naturellement la vapeur du mélange, réchauffée par l’échappement.
Aucune modification majeure n’est nécessaire sur un moteur à essence. Sur un diesel, il faut parfois adapter la compression ou l’arrivée d’air.
Le réglage délicat : la longueur du réacteur
Tout l’art du montage réside dans la longueur exacte du tube et de la tige.
Le plasma se forme à un point précis du conduit, comme une note juste dans une corde de guitare.
Trop court, le système s’étouffe ; trop long, il surchauffe ou produit de la glace à l’extrémité froide.
Chaque type de carburant demande sa propre “longueur de résonance” :
- pour un mélange eau + acide ou eau salée, un tube plus court fonctionne mieux ;
- pour des carburants lourds (pétrole brut, gasoil épais), un tube plus long est nécessaire.
L’objectif est d’obtenir un échappement dont la température est égale ou légèrement inférieure à celle de l’air d’admission. Ce signe indique un équilibre optimal : le moteur consomme son carburant presque entièrement.
Un phénomène de plasma comparable à un éclair
Dans un orage, l’air chaud et froid se rencontrent et déclenchent un éclair : une décharge d’énergie colossale.
Le réacteur Pantone reproduit ce phénomène à petite échelle et de façon continue.
Le plasma qui se crée à l’intérieur du tube agit comme un “mini-éclair contrôlé”.
Il casse les chaînes d’hydrocarbures et reforme des molécules plus simples, très réactives à la combustion.
Les effets magnétiques sont spectaculaires : des outils laissés près du réacteur deviennent aimantés, des bandes vidéo s’effacent, et même le verre ou l’aluminium peuvent temporairement se magnétiser.
Tout se passe sans courant externe : le champ se crée et se stabilise tout seul grâce à la circulation des gaz.
Un vortex énergétique
Les vapeurs tournent en spirale à l’intérieur du tube, formant un vortex de plasma.
Ce tourbillon concentre les champs électriques et magnétiques dans un petit volume.
Certains chercheurs y voient une cavité résonante, comme dans un four à micro-ondes, où la forme du réacteur règle la fréquence naturelle du plasma.
Si la tige n’est pas fixée rigoureusement, elle peut s’auto-positionner dans la zone d’énergie maximale et même tourner légèrement sous l’effet du flux.
Le réacteur se comporte alors comme un transformateur énergétique : il convertit la chaleur et la pression en un champ électromagnétique qui, à son tour, reforme la matière.
Les résultats mesurés
Des analyses ont montré qu’à la sortie du réacteur, les gaz contiennent surtout :
- de l’hydrogène et de l’oxygène,
- un peu d’azote et de carbone léger,
- presque aucun hydrocarbure résiduel ni monoxyde de carbone.
Sur certaines expériences, un élément inconnu — baptisé par curiosité “Pantonium” — a été détecté, preuve que des transformations atomiques complexes pourraient se produire.
Dans la pratique, les moteurs modifiés émettent zéro fumée, pas d’odeur et présentent souvent un échappement froid, signe d’une combustion complète.
Conseils pour l’expérimentateur
- Commencez petit : un moteur de tondeuse ou de groupe électrogène permet de tester le montage à faible risque.
- Utilisez de l’acier inoxydable pour résister à la chaleur et éviter la corrosion.
- Assurez un centrage parfait de la tige dans le tube. Un désalignement réduit fortement l’effet plasma.
- Contrôlez le vide : le système doit aspirer la vapeur, pas le liquide.
- Surveillez la température : l’échappement doit rester tiède ; s’il chauffe trop, réduisez la longueur du réacteur ou enrichissez en eau.
Avec un montage bien réglé, certains moteurs démarrent avec jusqu’à 70 % d’eau et gardent une puissance correcte.
Pourquoi ce système dérange
Le principe n’a rien de magique, mais il dérange car il remet en cause la dépendance aux carburants fossiles.
Pantone affirmait dès les années 1990 que les grandes industries pétrolières avaient tout intérêt à étouffer ce type d’innovation.
Aujourd’hui encore, le sujet reste controversé, faute d’études officielles, mais les expérimentations artisanales continuent de prouver l’efficacité partielle du procédé.
En conclusion
Le réacteur Pantone est une invention fascinante à la croisée de la mécanique, de la thermodynamique et de l’électromagnétisme.
Il transforme un moteur thermique en système auto-catalytique, capable de reformer son carburant et d’utiliser l’eau comme vecteur d’énergie.Pour un bricoleur motivé, ce n’est pas un rêve inaccessible : un peu de métal, de rigueur et d’observation suffisent pour expérimenter.
Au-delà des débats scientifiques, cette approche ouvre une voie vers une mécanique propre, autonome et éducative, où chaque moteur devient un laboratoire d’énergie libre et de bon sens paysan.